Perre Richard and Co.

Comme promis on commence ce billet tout neuf avec entrain et bonne humeur (oui il faut bien quand même) avec un retour en arrière très rapide sur mes péripéties de ces trois dernières semaines…
Le boulot! Ah! Enfin un endroit où je me sens à l’aise, où la confiance règne et où les gens ne te prennent pas de haut…comme à chaque fois j’ai adoré mon séjour au centre! J’étais donc dans le module VERT, le centre fonctionnant par système de maisons et modules, ils sont 4 en tout comportant un ROSE (filles autistes principalement et psychotiques non autonomes), un BLEU (garçons et filles autistes légers et autonomes), un JAUNE (garçons autistes légers et autonomes) et un grand module VERT (filles et garçons autistes lourds non autonomes)…il va sans dire malheureusement, et personne me contredira sur ce point que mon module était un peu le module « expérience/pestiféré » du centre! Il demande une prise en charge lourde et à chaque fois qu’un encadrant rentre dans ce module il ne fait pas long feu…il tient à peu près deux jours grand maximum…mais comme je suis une habituée de ce module les chefs m’ont laisser mener la barque comme je le désirais, là-dessus ils ont été super sympa, seulement c’est pas pris pareil par les collègues (j‘espère ne pas avoir été trop chiante quand même, je suis une grande perfectionniste, tout ce qui touche à « mes petits verts » je peux devenir vraiment très carrée)…
Bien sûr je ne détaillerai pas les maladies de chacun, ce sujet étant « secret professionnellement » je respecte tout à fait cette limite et je ne la dépasserai pas! On va dire que sur les 5 résidents du groupe vert 3 d’entre eux m’étaient familiers dont un jeune garçon de 18 ans auquel je tiens beaucoup d’importance et avec qui je me sens proche, ce n’est plus un secret là non plus, le fameux Louis!!
J’ai eu l’occasion de m’occuper de lui cet été et depuis j’y suis très attachée (je sais c’est mal! C’est pas bien d’avoir des chouchous!) Enfin quoiqu’il en soit j’ai beaucoup d’admiration pour sa progression c’est un jeune homme dont la motricité laisse à désirée et il faut l’accompagner partout, de plus il est sourd et se fait comprendre avec le langage des signes (même si ça reste un exercice difficile pour lui), ce qui est pour moi un véritable challenge car j’apprends peu à peu à communiquer avec lui de cette façon et la plupart des signes c’est lui qui me les apprend en me prenant les mains et en me faisant signer! Il m’apporte beaucoup de chose, moi je me considère pour lui comme un appui, un soutien, une aide plutôt qu’autre chose, car les enfants autistes s’attachent très peu, voire pas du tout au commun des mortels…
Il y avait le petit Lucas un autre enfants que j’ai eu cette été, c’est la petite mascotte du groupe vert, il est toujours aussi attachant! Puis Alexandra une autre jeune fille que j’ai connu cet été mais qui n’était pas dans mon module avec laquelle nous avons eu quelques difficultés pendant le séjour car elle se levait à 2h30/3h du matin en pleine forme et ne se rendormait plus après!! Pour ceux qui étaient de veille, ces nuits là étaient terribles…la plupart d’entre eux (dont moi, j’avoue) finissaient comme des zombies sans aucune notion du temps et étaient d’une humeur exécrable, le café n’agissant plus du tout comme stimulant!
Les deux autres jeunes du module je ne les connaissais pas du tout mais d’autres encadrants s’en occupaient très bien, j’ai pu observer tranquillement leur attitude puis connaître leur univers et leur façon de penser…
Ce fût deux semaines très intense physiquement dû surtout à ce manque de sommeil, mais semaines stimulantes car on est tous là pour des jeunes qu’on connaît plus ou moins suivant les accompagnateurs et on a vraiment envie qu’ils passent tous de bonnes vacances, en variant vraiment les activités et les promenades…
C’est comme ça que j’ai su que j’étais pas du tout douée pour le patin à glace! Il y a eu des séances cinéma, des balades à cheval, de la piscine et de la bal néo… où j’étais déjà plus à l’aise!
Et surtout deux réveillons très sympathiques suivies de fêtes excellentes où les accompagnateurs comme les jeunes ont pu se détendre et rire!
Malgré la fatigue, je me sens toujours requinquée après des séjours comme ceux-là! Je sais je suis folle, mais j’adore ce métier, j’espère recommencer très vite en février avec la même petite équipe…petite pensée à mes jeunes: Louis, Lucas et Sémih (joyeux anniversaire à lui: 14 ans!!) que j’affectionne beaucoup et les autres bien entendu auront toujours une place particulière dans mes pensées!

Sinon cette semaine truc de dingue (je change complètement de sujet et je clos le chapitre « travail »), encore une semaine « pas de bol » dont moi seule en connaît le secret! Bon après l’épisode non glorieux du « bobsleigh » en voiture arrivé mardi (j‘ai mon bassin qui a dévié!! Trop cool un autre truc à rajouter à ma liste: « blessure et maladie bizarre »), mercredi j’ai repris les leçons de conduite et avant de me mettre à mon volant terrorisée, je n’ai malheureusement pas vu la jolie plaque de verglas sous mon pied (forcément mon pied étant dessus) et j’ai tout bêtement glissée comme on glisse sur une peau de banane! Aoutch! Mon pauvre genou gauche qui n’avait rien eu le jour de l’accident s’est retrouvé meurtrit et violacé…encore une blessure de guerre à rajouter! Non loin de moi l’idée de continuer cette semaine dans le grotesque et le morbide (car je sentais que ça allait finir en beauté cette histoire) je passe mon permis vendredi que bien entendu je n’ai pas eu (comme si c’était une évidence) et pourtant tout avait bien commencé! Mais j’avoue le stress aidant encore une fois, mon allure et mon freinage n’étaient pas adaptés aux situations…quand j’ai vu l’inspecteur se cramponner à la poignée de la portière, je me suis dis effectivement que c’était mort pour moi…cependant il m’a dit que j’avais très bien conduit mais que je freinais trop tardivement ce qui lui a provoqué quelques frayeurs…ah quel chochotte (^^ la pro du volant qui parle ici!) quoiqu’il en soit il était fort sympathique tout de même!

Pour finir en beauté (oui parce que c’est pas terminé) hier, petite promenade autour d’un lac gelé et c’est là que je me suis dis que soit j’avais aucune conscience du danger , soit que j’étais vraiment stupide (ou peut être les deux???), je me suis dis (et pourtant nous voyons ce contre exemple dans maintes et maintes films à la noix) que ça serait sympa de glisser un peu sur ce beau petit lac gelé…qu’après tout il devait pas être super profond (c’est bien connu), bon je suis pas stupide à ce point là j’ai pas sauté au milieu à pied joint j’ai juste testé la résistance du bord sans avoir l’intention une seule seconde de marcher sur le lac…et forcément la glace à cédée et je me suis retrouvée la jambe coincée dans le lac gelé en m’apercevant que non seulement c’était très froid mais surtout que c’était très profond (en plus d’avoir ruiné une paire de converses en cuir à 75 euros)…
Le pire c’est que nous étions à pieds et j’ai du faire 2 Kms avec une jambe trempée! Quand il fait -5C°, 2 Kms te semblent une éternité avec une jambe mouillée!
Enfin le truc c’est que nous avons quand même fait une drôle de découverte…nous avons trouvé dans la réserve du lac une moule géante!!! Elle fait à peu près 15 cm, il y avait la coquille et la pauvre bête en dehors toute congelée…je ne sais pas comment une moule géante a pu atterrir là mais franchement c’était assez spécial de voir ça…alors que le lac ne joint aucune mer…mmm mystère!
Quoiqu’il en soit mes journées sont similaires à ça en ce moment, je vais finir par me faire appeler Pierre Richard! Mais au moins si vous voulez rire un bon coup, je suis un bon spécimen de conneries et de poisse ambulante!!
Bon je cours faire une photo de cette moule géante pour vous les amis! Je me suis aperçue (parce que le net c’est aussi fait pour ça) qu’il s’agit d’une moule d’eau douce, et qu’elles ont effectivement cette taille impressionnante! Enfin moi qui suis une vraie fille des villes, je n’en avais jamais vu de pareil…comme quoi on en apprend tous les jours…

Je ferme donc ce chapitre dédié à cette jolie moule d’eau douce qui a sûrement souffert du froid et qui était toute seule exilée dans cette réserve…